Mon village

Histoire et patrimoine

Les communes actuelles : Solliès-Ville, Solliès-Pont, Solliès-Toucas et la Farlède (autrefois Solliès-Farlède) ne formaient qu’un seul et même village. Suite à la demande de la population en 1792, la convention décida le découpage en quatre communes. Le 19 germinal an VII (8 avril 1799). Chaque village sera délimité et s’administra seul.

Au XVIéme siècle, Solliès-Ville, la ville mère, voit peu à peu descendre la population dans la vallée et se concentrer autour du Gapeau offrant énergie et fertilité. De part et d’autre des hameaux se forment pour devenir plus tard des paroisses puis des communes : La Farlède, (farléto en provençal, le fenouil surnom donné à une famille soit disant un peu gênante), Solliès-Pont pour ses nombreux ponts le long du fleuve, le troisième et dernier, Solliès-Toucas dont l’origine est due à deux génois, les frères Tocasso qui se fixèrent sur les rives du Gapeau.

Nos traditions

La Cérémonie des Apôtres

Grâce aux généreux legs des frères Maunier, fait le 18 septembre 1723, de deux propriétés sises, l’une à Solliès – Pont, l’autre à La Crau ; le jour de la Saint – André le 30 novembre, une distribution de pain à la population avait lieu devant l’église après la bénédiction. Dans ce testament il est ordonné que soit remises et données annuellement et perpétuellement trois charges de blé pour être transformées en pain et distribuées le jour de la saint – André. A cette première distribution s’ajoutent plus tard deux autres. L’une la veille de Noël le 24 décembre et l’autre le 26 décembre.

La veille de Noël, les autorités, les conseillers et tous les notables se réunissent à la mairie avec douze enfants (douze apôtres) choisis parmi la population la plus nécessiteuse. On leur donne 1 kilo de viande, deux pains, des figues et des noix. Au fil du temps des hors d’œuvre et des légumes compléteront cette obole. On distribue aussi à chacun une bougie blanche, symbole de lumière, de nativité.

Aujourd’hui la cérémonie a lieu le 24 décembre à 17 h précises. Douze enfants sont choisis parmi les familles de Solliès – Ville. Revêtus d’aubes blanches, ils participent au défilé aux flambeaux. Les offrandes faites, à ces douze Apôtres, ont un peu changé mais ils ont toujours de quoi faire un très bon repas de Noël. Chacun se transmet une flamme, de bougie en bougie, écoute l’évocation des frères Maunier, partage une collation faite de vin et biscuits du terroir et une baguette de pain est remise à chaque personne assistant à cette cérémonie.

Fête votive

La Saint Loup (fin août)

Saint Loup, saint patron des Sollièsains (ou Sollies-Villains)
Né à Toul au V siècle, moine au monastère de Lérins, évêque de Troyes il y chassa Attila qui ravageait les Gaules. Saint Loup mourut en l’an 478. Plusieurs miracles lui sont attribués.

Autrefois le jour de la Saint Loup, les garçons allaient cueillir du fenouil dans la colline pour ensuite le distribuer à toute la population qui se rendait en procession à la Chapelle Saint Loup. Chacun faisait alors bénir son bouquet de fenouil. Après la messe commençait la fête…

La chapelle Saint Loup construite au XVII siècle était situé à l’entrée du village, on l’a remplacée par un oratoire, dédié au saint, au moment de l’élargissement de la route.

Nos personnages célèbres

André Filippi

Né, en 1902, André Filippi a eu, dès son plus jeune âge, des dispositions pour le dessin. Il fait ses études à l’école des Beaux-Arts de Toulon où il obtient de nombreux prix. Electricien à l’Arsenal, il y est mobilisé pendant la seconde Guerre Mondiale. Cette période tourmentée et les événements l’obligent à quitter Toulon avec sa famille. Il se réfugie à Solliès-Ville pendant 18 mois. Il habite rue Marseillaise.

Ami de M. Paul Maurel, maire du village de 1944 à 1959, dont il a eu l’occasion d’illustrer de nombreuses œuvres, il se fait des relations au sein du village. Le berger, M. Fabre, typique, enveloppé dans sa cape, lui sert de modèle pour un tableau tout d’abord et un santon par la suite. Cet homme à l’âme simple, cultivé et intelligent, plait énormément à Filippi qui devient un de ses meilleurs amis.

Pour se consacrer entièrement à son art, il quitte l’arsenal et crée une petite entreprise de santons. Un ami représentant le fait connaître dans la région et bien au-delà, si bien qu’au bout de peu de temps, les commandes dépassent le rendement. Ces santons de terre non cuite reproduisent des petits personnages haut de 3 cm tout d’abord, puis peu à peu André Filippi crée des santons puces qui acquièrent la célèbre réputation qu’ils ont toujours. Notre village et ses ruelles ont servi de modèle à ses décors de crèches.

Carte postale (Filippi-Petit)
Dessin Filippi

Léon Vérane – Le Tournebride

Léon Vérane (1886 Toulon -1954 Solliès-Pont), avec ses amis poètes Jean-Marc Bernard, Tristan Derème, Francis Carco et Jean Pellerin, ils initient l’Ecole Fantaisiste. Il publie son premier recueil « la Flûte des satyres et des bergers » qui sera suivi d’une vingtaine de livres. Editeur, il fonde les éditions et la revue de poésie « Les Facettes » qui paraîtra jusqu’en 1946. Séduit par notre village, dans les années 1930, il achète avec son épouse Marie, le Café Fournier situé à l’entrée de la place. Il le baptisera « Le Tournebride » (les clients attachaient la bride des chevaux aux anneaux scellés dans le mur).


Eugène Silvain

Comédien de la Comédie Française, ami de Jean Aicard, interpréta le rôle du Bon Roi René dans la pièce de théâtre écrite par le poète et jouée au mois d’août 1920. Le 19 mai 1929 le conseil municipal honora le tragédien en donnant son nom à une des places du village.

Jean Aicard et Forbin de Solliès

Texte inspiré de « Je dis tout », n° 807 samedi 14/08/1920.)

Les seigneurs des lieux les Forbin ont inscrit leur nom dans l’histoire de la région. Palamède de Forbin est le premier de cette famille à s’être illustré en jouant, au XV siècle, un grand rôle dans l’union de la Provence à la France. C’est cela que Jean Aicard va faire revivre en écrivant une œuvre dramatique « Forbin de Solliès ou le Testament du Roi René » qu’il fera jouer par la Comédie Française, le 7 août 1920, jour de fête commémorant la réunion de la Provence à la France. Il choisira comme décor les ruines du château des Forbin.

Le 7 août 1920, sous un soleil radieux tout le monde monte à Solliès-Ville pour assister à la fête commémorative et aux trois inaugurations. Vers 15h00, on procède à celle du monument aux morts, petite construction adossée au mur de l’horloge. Une plaque en marbre porte le nom des douze enfants du pays, morts pour la France. Plus bas, quelques vers de Jean Aicard leur rendent hommage. On inaugure aussi un médaillon représentant Antonius Aréna, poète macaronique, qui s’est battu contre les troupes de Charles Quint en 1536, pour défendre son village natal. Ce médaillon est réalisé par le sculpteur Paulin Bertrand.

A 16h30, les spectateurs se pressent sur l’esplanade de la Montjoie pour voir la pièce du poète. Les ruines servent de scène. La porte, brèche béante sert d’entrée aux artistes. Un petit oratoire placé sur un des côtés, ajoute une note plaisante au décor. La musique des équipages de la flotte joue en entrée la « Marche des Rois ». Un coup de clairon retentit, la pièce commence. Eugène Silvain, joue le rôle du bon roi René, Gerbault celui de Palamède de Forbin. Les membres de la Comédie française tiennent les rôles principaux. Dans cette pièce il est question de l’héritage du bon roi René et de l’influence de Palamède sur la décision de l’héritier du comté de Provence. Jean Aicard souligne aussi l’admiration du roi René pour Jeanne d’Arc et pour la France. Vers 19h00, la foule acclame les comédiens et l’auteur. C’est un succès énorme et désormais on ne viendra plus par hasard dans ce petit village, perché sur la colline.

L’oustaou de Maurin des Maures
Jean Aicard, ©Photo aimablement communiquée par Editions Marius Bar-Toulon

François Armagnin

Ouvrier armurier à l’Arsenal, chef de bureau à la mairie de Toulon. Poète, il collabore à de nombreuses revues littéraires.

Clocher Solliès-Ville

Autour du Clocher de Solliès-Ville

Cloche Sainte, quand la nuit tombe.
Dans la plaine et sur le côteau,
Berce l’enfant dans un berceau
Et le vieillard près de la tombe
Et verse, tout le long du jour,
Dans le cœur de tous, l’amour.

F. Armagnin

Paul Maurel 1883-1975, instituteur, historien. En 1936 il écrit « la vie tourmentée d’une commune à travers les âges » récit qui met en valeur l’histoire de notre village et son patrimoine.

Antonius Aréna

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